Après la CFDT, Berger veut rester « utile » mais pas entrer en politique
PARIS (Reuters) – Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dit dimanche son intention de continuer d’être « utile » après son départ imminent de l’organisation qu’il dirige depuis 2012, mais répété qu’il ne souhaitait pas faire de politique.
« Je veux occuper un emploi où je serai utile », a déclaré à l’émission Questions politiques sur France Inter celui qui laissera le 21 juin les rênes de la CFDT à Marylise Léon.
« Je déciderai durant l’été », a-t-il poursuivi. « Je n’ai pas envie de faire de la politique, j’ai plutôt envie de travailler dans la sphère privée, faire un travail qui ait un impact, du sens. »
Premier syndicat de France, la CFDT revendique 650.000 adhérents, dont 45.000 ayant rejoint l’organisation récemment, a-t-il précisé.
Laurent Berger a dit sa satisfaction d’avoir mené le combat intersyndical contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement, qui a fait adopter le texte malgré l’opposition de la rue.
« Ces six derniers mois, je ne suis pas mécontent d’avoir montré que le syndicalisme est de retour », a dit Laurent Berger, parlant de « défaite productive. »
Il a conseillé aux autorités de bâtir des compromis sous peine d' »aller vers de la radicalité à tous les étages », mettant aussi l’actuel exécutif en garde contre « le mépris des corps intermédiaires, des demandeurs d’emplois, des travailleurs modestes. »
Faisant le bilan de ses dix ans à la tête de la CFDT, il a dit avoir apprécié les Premiers ministres Jean-Marc Ayrault, sous l’ère François Hollande, et Jean Castex, prédécesseur d’Elisabeth Borne à Matignon.
Selon Laurent Berger, Marylise Léon, 46 ans, sera « une très grande secrétaire générale de la CFDT ». Il n’y aura « pas de changement de ligne, mais elle fera son style », a-t-il prédit.
(Reportage Elizabeth Pineau)