France: Grève dans l’audiovisuel public pour protester contre un projet de fusion
PARIS (Reuters) – Les services de l’audiovisuel public étaient perturbés jeudi en raison d’un appel à la grève jusqu’à vendredi pour protester contre un projet de réforme prévoyant une fusion de différentes entités des médias publics français.
Le projet de loi, dont l’examen devait débuter ce jeudi à l’Assemblée nationale mais qui a été finalement reporté, prévoit en l’état la création d’une nouvelle société baptisée « France Médias » qui regrouperait France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel (INA).
Cette société sera chargée « de préparer la fusion-absorption de ces sociétés » dès 2026. France Médias Monde, qui rassemble Radio France internationale, France 24 et Monte Carlo Doualiya, a été écarté du projet par les députés lors d’un vote en commission.
Avec ce projet, le gouvernement entend renforcer l’audiovisuel public face à la concurrence des acteurs privés.
Mais les syndicats dénoncent pour leur part une « fusion inefficace et dangereuse ».
« Au moment où l’audiovisuel public joue pleinement son rôle face à des médias privés contrôlés par une poignée de milliardaires, pourquoi l’engager dans une fusion qui s’annonce longue, complexe, anxiogène pour les salariés, et sans réel objectif éditorial ? », s’est interrogée l’intersyndicale de France Télévisions dans un communiqué.
Dans une tribune au Monde, les sociétés de journalistes (SDJ) des médias publics ont déploré « l’avancée dans la précipitation » du projet de réforme et dit craindre un appauvrissement de l’offre éditoriale.
Interrogée mercredi au Sénat, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a défendu une « réforme ambitieuse, très attendue par les Français eux-mêmes ».
Les groupes privés de médias sont en train de « rassembler leurs forces, face à un audiovisuel public dont les forces sont très dispersées », a fait valoir la ministre, soulignant également le vieillissement de l’audience des médias publics.
« Ça nécessite de revoir l’audiovisuel public », a-t-elle déclaré.
(Rédigé par Blandine Hénault)