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Nucléaire: L’ASN s’interroge sur le rythme du plan anticorrosion d’EDF

par Benjamin Mallet

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PARIS (Reuters) – Le plan révisé de contrôles et de réparations des centrales nucléaires d’EDF, lié à de nouveaux défauts de corrosion, « va dans le bon sens » mais le groupe risque de devoir arrêter certains réacteurs plus tôt que prévu pour vérifier leur état, a annoncé jeudi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

L’électricien public, comme indiqué par des sources à Reuters, a cependant déclaré que son plan révisé ne nécessitait pas à ce stade de modifier son estimation de production nucléaire en France en 2023, comprise entre 300 et 330 térawatts-heure (TWh).

Il a ajouté que ses échanges avec l’ASN se poursuivaient.

EDF a annoncé début mars la mise en évidence d’une importante fissure à proximité d’une soudure d’un circuit de sécurité du réacteur n°1 de la centrale de Penly (Seine-Maritime), ainsi que de deux fissures de « fatigue thermique » sur des lignes du réacteur n°2 de Penly et du réacteur n°3 de la centrale de Cattenom (Moselle).

Ces nouvelles fissures l’ont contraint à adapter son précédent plan basé sur des défauts dits de « corrosion sous contrainte » (CSC) déjà identifiés – qui prévoyait le remplacement systématique et préventif d’ici fin 2023 des tuyauteries de sept réacteurs de 1.300 mégawatts (MW) -, ce qui a suscité des interrogations sur sa capacité à redresser sa production.

« Le plan va dans le bon sens », a déclaré jeudi Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN, lors d’une conférence de presse téléphonique.

« On a besoin encore d’échanger sur la justification du calendrier et ça peut conduire à des aménagements pour rapprocher le contrôle de quelques réacteurs », a-t-il toutefois ajouté, en évoquant certains travaux prévus pour le moment potentiellement trop tard en 2023 ou 2024.

« Il y a à peu près cinq réacteurs sur lesquels on a encore des interrogation sur le calendrier », a précisé Julien Collet, sans indiquer quels étaient les réacteurs concernés.

Selon l’ASN, la stratégie révisée d’EDF permettra d’accélérer certaines inspections et d’avoir ainsi contrôlé d’ici fin 2023 plus de 90% des soudures que le groupe a identifiées comme prioritaires – car ayant fait l’objet de plusieurs réparations au moment même de la construction des réacteurs, ce qui est susceptible d’avoir aggravé le phénomène de corrosion.

Régis Clément, directeur adjoint du parc nucléaire d’EDF, a précisé lors d’une conférence téléphonique que ces soudures réparées plusieurs fois étaient au nombre de 69, sur un total de 320 soudures devant être contrôlées sur des réacteurs de toutes catégories de puissance.

« A date, on considère que ce dossier ne nécessite pas de modification de la programmation de nos réacteurs (…), que ce soit pour 2023 ou 2024 », a-t-il ajouté.

L’ASN a également estimé que la découverte d’un défaut de « fatigue thermique » parmi les grands défauts récemment identifiés, sur une soudure pour laquelle cette dégradation n’était pas attendue, nécessitait « des analyses complémentaires ».

Le gendarme du nucléaire attend en outre d’ici la fin de l’été 2023 les résultats de l’analyse EDF sur le risque de CSC de circuits en acier inoxydable autres que ceux identifiés jusqu’à présent comme étant sensibles au phénomène.

(Reportage Benjamin Mallet, édité par Matthieu Protard et Jean Terzian)

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