Approvisionnement en eau potable : le marché des citernes fleurissant au Cameroun.

JE FAIS UN DON

Le quartier Olézoa à Yaoundé prend de plus en plus des allures d’une bourse aux cubitainers, fûts, bidons et autres réservoirs au Cameroun.

Les Camerounais crient leur soif. Ils triment pour avoir de l’eau. Mais encore, il faut bien trouver le moyen de faire des réserves. Dans la ville de Yaoundé, le lieu-dit carrefour Olézoa offre une panoplie de solutions pour cela. De part et d’autre de la voie principale du quartier Olézoa, on peut observer des vendeurs qui en cette période font de bonnes affaires du fait de l’absence du précieux liquide.
Bertrand Nefozo est vendeurs de cubitainers et citernes. « Ce que les clients recherchent le plus c’est les cubitainers, car ils veulent pouvoir stocker le maximum d’eau lorsqu’ils en ont l’occasion », explique-t-il, avant de préciser que « nous avons plusieurs types de cubitainers ici. A savoir, le ‘’Douala’’ (ainsi appelé à cause de sa provenance, ndlr) et l’ ‘’Italien’’, qui lui, est un peu plus cher car on dit que le Douala est fabriqué au Cameroun avec des matières plastiques de récupération ».
De l’autre côté de la route, on retrouve Rigobert Wamba. Lui aussi propose le même type de marchandise. Mais davantage, « je fais dans la vente des cubitainers depuis environ 22 ans », fait-il savoir. Celui qui est considéré ici comme un vétéran confie que « les prix varient selon la matière et selon la contenance. Il y a beaucoup de variétés et chaque variété a ses prix ». D’autre part, Rigobert Wamba ne cache pas que « cette activité nourrit son homme. Si je suis resté dedans pendant tout ce temps, c’est parce que cela me permet de m’occuper de ma petite famille », conclut-il.
Mais il n’y a pas que les vendeurs qui se remplissent les poches. Claude Lakam est plombier. « Je suis venu ici pour acheter un cubitainer à usage privé. Je vais l’installer chez un particulier ». En ce qui concerne les prix, il tient à préciser qu’«ils varient selon qu’on est un technicien ou un particulier. Nous avons nos prix. Mais si vous venez vous-même acheter le même cubitainer que moi, vous allez forcément payer plus cher ». C’est qu’il y a une bonne entente entre les vendeurs et les techniciens qui s’approvisionnent ici. « Car les vendeurs savent que quand ils me laissent leur marchandise à un bon prix, je reviendrai toujours acheter, puisque mon métier est d’installer les cubitainers et les citernes », explique notre plombier.
Dans cette conjoncture difficile de stress hydrique, la vente prolifique des citernes d’eau fait donc le bonheur des commerçants et le malheur des certains citoyens.
Pour rappel, ce 22 mars 2022, le monde célèbre la trentième édition de la journée mondiale de l’eau, sous le thème : « Eau souterraines, rendre visible l’invisible. »
Une invite à l’exploration, la protection, l’utilisation durable de ces eaux souterraines. Essentiel pour survivre et s’adapter au changement climatique et surtout répondre aux besoins d’une population mondiale sans cesse croissante.