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Les Etats-Unis prêts à tous les scénarios en Ukraine, Paris croit encore au dialogue

Le président Joe Biden a déclaré samedi à son homologue russe Vladimir Poutine que les Etats-Unis étaient prêts au dialogue mais aussi à tous les « autres scénarios », alors que Washington alerte sur l’imminence d’une offensive russe en Ukraine et ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays.

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Lors d’un entretien téléphonique d’une heure, Joe Biden a une nouvelle fois prévenu Vladimir Poutine qu’une invasion de l’Ukraine entraînerait des sanctions économiques sévères et rapides des Etats-Unis et générerait « beaucoup de souffrance » à la population russe, a indiqué la Maison blanche.

Un conseiller du Kremlin a minimisé de son côté cette menace de sanctions et jugé que les mises en garde répétées des Etats-Unis sur l’imminence d’une invasion militaire russe de l’Ukraine avaient atteint un niveau « absurde ».

Vladimir Poutine a dit à Joe Biden que la Russie n’était pas satisfaite des réponses apportées par Washington à ses demandes en matière de sécurité en Europe, dont la garantie que l’Ukraine n’intégrera pas l’Otan, et qu’elle y apporterait prochainement sa propre réponse.

Il a aussi reproché aux Occidentaux de ne pas avoir fait assez pression sur l’Ukraine pour qu’elle applique les accords de Minsk signés en 2014, a ajouté le conseiller de la présidence russe.

L’échange entre les deux hommes, le troisième depuis le mois de décembre, s’est tenu alors que Moscou a entamé des manoeuvres militaires de grande ampleur en Biélorussie, à la frontière Nord de l’Ukraine, et en mer Noire, sur son flanc Est.

Vladimir Poutine s’était auparavant entretenu avec Emmanuel Macron samedi, et selon l’Elysée, le président russe n’a rien dit pendant cet entretien qui laisse penser qu’une offensive russe en Ukraine est imminente.

L’ELYSÉE TEMPORISE MAIS RESTE PRUDENT

Emmanuel Macron lui a dit de son côté que des négociations sincères étaient « incompatibles » avec une escalade de la tension en Ukraine, et les deux chefs d’Etat sont convenus de poursuivre le dialogue, notamment sur la mise en oeuvre des accords de Minsk, a indiqué la présidence française dans un communiqué.

« Nous n’avons pas, dans ce que dit le président Poutine, d’indice qu’il va passer à l’offensive », a-t-on ajouté par la suite de source à l’Elysée. « Nous sommes néanmoins extrêmement vigilants et attentifs à la posture russe de telle manière que nous puissions prévenir le pire. »

Plusieurs pays ont appelé samedi leurs ressortissants à quitter l’Ukraine, mais pas la France, qui leur a seulement demandé de ne pas s’y rendre.

Washington a ordonné à une partie du personnel de ses représentations diplomatiques en Ukraine de quitter le pays après avoir appelé ses ressortissants à faire de même dès que possible.

Plusieurs autres pays, dont l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont lancé des appels similaires.

Vendredi, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a déclaré qu’une invasion russe, qui pourrait inclure une attaque aérienne, pouvait être déclenchée à tout moment.

Moscou a de nouveau contesté samedi la version des événements donnée par Washington par la voie du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a dénoncé une « campagne de propagande » américaine à l’occasion d’un entretien téléphonique avec le secrétaire d’Etat Antony Blinken.

ZELENSKI APPELLE AU CALME

Samedi, Moscou a dit avoir « optimisé » sa présence diplomatique en Ukraine, sans préciser si une partie de son personnel avait été évacuée.

Avant son entretien avec Sergueï Lavrov, Antony Blinken a déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à imposer de lourdes sanctions économiques si Moscou décidait d’une invasion.

« Je continue d’espérer qu’il ne fera pas le choix d’une nouvelle agression et choisira la diplomatie et le dialogue », a-t-il dit à la presse lors d’une rencontre avec des dirigeants de la région Pacifique aux Fidji. « Mais s’il ne le fait pas, nous sommes prêts. »

À Berlin, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a estimé que l’escalade entre la Russie et l’Ukraine se poursuivait mais assuré que l’Allemagne faisait tout son possible pour favoriser une solution diplomatique.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, qui s’est lui aussi entretenu samedi avec Emmanuel Macron, est attendu lundi à Moscou pour poursuivre le dialogue.

Vladimir Poutine réclame aux Etats-Unis la promesse que l’Ukraine n’intégrera jamais l’Otan et que Washington ne déploiera plus de missiles près des frontières de la Russie, des exigences rejetées par Washington.

Face à la menace russe et alors que les autorités de Kiev multiplient les appels au calme, des milliers d’Ukrainiens ont défilé samedi dans la capitale en signe d’unité.

Le président ukrainien Volodimir Zelenski, qui a reproché aux Etats-Unis de « semer la panique » avec leurs déclarations alarmistes, s’est de nouveau entretenu en fin de journée avec Emmanuel Macron de la relance des accords conclus à Minsk en 2014 pour ramener la paix dans le Donbass.

(Reportage de Trevor Hunnicutt, Idrees Ali et Simon Lewis à Washington, Vladimir Soldatkin à Moscou, Pavel Polityuk et Valentyn Ogirenko in Kiev, Leigh Thomas à Paris, version française Marc Angrand et Tangi Salaün)

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