Elargis l’espace de ta tente ; Qu’on déploie les couvertures de ta demeure : Ne retiens pas ! Esaïe 54:2
Sion est invitée à élargir sa demeure pour y recevoir tous les peuples ; l’Israël qui a cru au Messie reçoit dans son sein les nombreux croyants d’entre les païens. Ensemble ils forment la race d’Israël qui hérite la terre. Cette intuition de l’incorporation à Israël des païens convertis se retrouve dans tout l’Ancien Testament (Voir Esaïe 45.14,25 ; 49.18-23).
Bien que Jérusalem ne soit pas nommée dans ce chapitre, nous savons pourtant que c’est d’elle qu’il est question, car la vision d’Ésaïe a Juda et Jérusalem pour objet (1. 1). Mais c’est le Nouveau Testament qui nous permet d’affirmer que la femme stérile (verset 1) est bien Jérusalem. En effet, au chapitre 4 de l’épître aux Galates, l’apôtre Paul explique que les deux fils nés à Abraham, l’un d’Agar, servante de Sara, et l’autre de Sara elle-même, sont des choses “qui doivent être prises dans un sens allégorique” Galates 4. 22-31, car ce sont deux alliances. “Agar… correspond à la Jérusalem de maintenant”, qui est “dans la servitude avec ses enfants” ; elle représente l’état spirituel du peuple juif sous la servitude de la loi.
La “Jérusalem d’en haut est la femme libre (c’est-à-dire Sara), qui est notre mère”. À l’appui de son interprétation, l’apôtre Paul cite le premier verset du chapitre 54 du livre d’Ésaïe. Jérusalem est donc, symboliquement, la figure de différents états du peuple de Dieu.
C’est donc à Jérusalem – et les passages que nous avons lus dans l’épître aux Galates nous permettent de le préciser – à la Jérusalem d’en haut, que s’adresse l’exhortation à se réjouir.
Désormais, Dieu se fait connaître comme “le rédempteur” (versets 5, 8), car Christ, son serviteur, a accompli l’œuvre de la rédemption. La Jérusalem qui nous occupe ici ne peut donc plus être stérile et désolée. Elle découvre tout d’abord les enfants nés pendant son abandon (verset 1 ; 49. 18-21). Car ceux qui auront été rassemblés quand Jérusalem était désolée, lui seront comptés par Dieu comme étant ses fils : ils le sont comme étant en Christ qui est né en elle (Psaume 87. 5), et en plus grand nombre que ceux de la “femme mariée” (verset 1). Et, devenue la “Jérusalem d’en haut”, fondée sur la grâce et non sur la loi, elle est aussi “notre mère”, à nous chrétiens pris d’entre les nations, établis comme elle sur la grâce divine (Galates 4. 24-27).
Mais Jérusalem est aussi invitée à agrandir sa tente (verset 2) pour accueillir ses enfants. Car l’Éternel va rassembler avec de grandes compassions (verset 7) l’épouse de sa jeunesse, à qui il avait dû cacher sa face pour un moment, à cause de son infidélité. Il pourra désormais user d’une bonté éternelle (verset 8) envers Jérusalem et son alliance de paix ne sera pas ébranlée.
