L’Église n’est pas une entreprise…
L’Église n’est pas une entreprise…
A une certaine époque, fin des années 1900, nous entendions souvent ceci : « Si tous les chrétiens conduisent chaque année une personne à Christ, le monde va être vite non seulement évangélisé, mais devenu chrétien » … A bon ? Si c’était si simple, alors pourquoi le monde entier n’est pas chrétien depuis des lustres !
Non, l’Église n’est pas une entreprise, où faire simplement un bon marketing changerait la face du monde !… L’Église ne peut pas être dirigée comme une entreprise. D’ailleurs, en lisant le Nouveau Testament, nous pouvons constater qu’elle est dirigée comme les synagogues de l’époque, ou presque !… Oui, oui, les apôtres ont copié le modèle des synagogues !… En résumé ce n’est pas un seul homme qui la dirige, qu’il soit pasteur ou un autre ministère !… Pour mémoire, lisons ces textes : Tite 1.5, « …Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville… ». Actes 20.17, « Cependant, de Milet, Paul envoya chercher à Ephèse les anciens de l’Eglise… ». A la fin de son entretien, il dit encore dans Actes 20.28, « …Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques… ». Ce qui ne sous-entend pas que parmi les anciens, il n’y ait pas des pasteurs, docteurs ou des autres ministères… Bien au contraire. C’est ce que nous voyons dans l’Église d’Antioche, Actes 13.1, «…Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des prophètes et des docteurs…» Sans oublier que l’Apôtre Pierre se nomme aussi « Ancien » dans 1 Pierre 5 1, « …Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux… ».
En d’autres mots, je dirais que donc dans l’Église primitive, il y avait plusieurs anciens qui la dirigeaient, dont, sans aucun doute, certain d’entre eux avaient le ministère de pasteurs, docteurs, ou d’autres encore, Prophètes, Évangélistes !
Oui, l’Église n’est pas une entreprise, mais elle est le corps de Christ, dont il est la tête ! Ainsi, nous pourrions même dire qu’il est inutile pour l’Église d’avoir des objectifs de croissance. Oui, tout simplement car elle ne maitrise pas l’action du Saint-Esprit ni le temps de Dieu. Vouloir aujourd’hui reproduire un réveil d’hier ou d’ailleurs est une grossière erreur. Le Saint-Esprit est souverain. C’est lui qui agit… En lisant l’histoire de l’Église, nous pouvons d’ailleurs constater que chaque réveil fut différent de l’autre.
Pour autant, l’Église n’est pas réduite à la fatalité. L’Église doit continuer d’obéir à Jésus, c’est-à-dire, la prière fervente, l’annonce de l’Évangile, l’imposition des mains aux malades, l’implantation de nouvelles communautés, le soutien missionnaire etc… (L’Église qui n’a pas de soutien ou projet missionnaire est une Église boiteuse).
L’Église est soumise à la souveraineté divine !
Proverbes 16.1 « …Les projets que forme le cœur dépendent de l’homme, Mais la réponse que donne la bouche vient de l’Éternel… ».
Jésus dit quelque chose de primordial, de très important dans Jean 3.8, « …Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va… ».
Nous pourrions peut-être même dire que l’Église a une obligation de moyens pas de résultats… Quoi que ? Avec les bons moyens, ne devrions pas trouver des résultats ?
Parfois, nous avons fait l’expérience et confirmé par d’autres, nous avons évangélisé dans une direction, mais des conversions sont venues d’ailleurs !… On a semé dans un endroit et cela a poussé ailleurs !…
Si « l’Église » doit faire des projets, elle doit laisser de la place pour que le Seigneur la dirige ou lui montre une autre direction, un autre moyen pour arriver à la même fin. Oui, de même, nous devrions toujours laisser le Seigneur qui est le Maitre du temps pour tout piloter…
Trois conseils pratiques pour ne pas prendre l’Église pour une entreprise :
1° Il ne faut pas confondre les moyens avec la fin, c’est-à-dire : par exemple : 1) former un groupe de louange, 2) faire un programme d’église, 3) acquérir un nouveau lieu de culte. Ce ne sont que des instruments, des moyens, pas le but ou la fin. Le but ultime est la conversion des perdus et l’édification des chrétiens, rien d’autre.
2° De la même façon, nous ne devons pas privilégier l’achat d’un nouveau lieu de culte si cela conduit à une division, (sauf exception), ou à une incapacité de rétribuer le pasteur ou à supprimer l’engagement missionnaire de l’Église. L’église ne doit pas abandonner ses engagements pour la faire grandir !…
3° Une autre erreur serait de privilégier le nombre à la qualité. Je m’explique. C’est le désir de la performance rapide. C’est ne pas prendre soin des chrétiens et en particulier des nouveaux chrétiens pour les enraciner dans la parole de Dieu, sans les conduire dans une vie de sanctification. Elle sera peut-être une église bien fréquentée mais les vies ne seront pas profondément transformées… Des chrétiens qui fleurteront facilement dans le monde et avec le monde et qui finalement retourneront facilement dans le monde.
Un éminant serviteur de Dieu dont j’ai oublié le nom disait : «L’Église, corps de christ, mérite mieux qu’un simple «Business plan», pour vivre et grandir… Et encore moins une division … Je rajouterais : Ne pas confondre division, avec une séparation pour raisons diverses….
Que Dieu bénisse votre église, la conduise dans le plein évangile et dans la foi du réveil….
