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Brexit: L’heure tourne, prévient Bruxelles

L’heure tourne et il ne reste plus que quelques jours à l’Union européenne et au Royaume-Uni pour trouver un accord et il est peut-être même déjà trop tard pour qu’un tel texte puisse être ratifié dans les temps, ont prévenu lundi plusieurs diplomates européens.

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« Nous avons pris vraiment beaucoup de retard et il est même peut-être même déjà trop tard », a déploré un diplomate européen alors que les négociations reprenaient à Bruxelles.

Selon Simon Coveney, le ministre irlandais des Affaires étrangères, il ne reste plus que sept à dix jours, deux semaines tout au plus, pour que Londres et Bruxelles aplanissent leurs divergences sur leurs futures relations alors que chaque camp presse l’autre d’assouplir sa position sur la pêche et les règles d’une concurrence équitable.

« Je pense que les chances de trouver un accord sont plus importantes que les risques de ne pas en trouver, ne serait-ce que parce que ne pas trouver d’accord aurait des conséquences lourdes et coûteuses pour le Royaume-Uni et l’Irlande et pour d’autres pays européens », a déclaré Simon Coveney lors d’une téléconférence.

« C’est une source de motivation pour aboutir à un accord, même si nous assisterons sans doute à des effets de manche et qu’il y aura des tensions avant qu’un accord puisse être bouclé », a-t-il ajouté.

Après avoir déjà raté la date butoir de mi-novembre pour conclure un accord, Londres et Bruxelles ont repris ce lundi leur négociation.

Les deux camps disent toujours vouloir parvenir à un accord avant le 31 décembre, date de la fin de la période de transition qui a suivi la sortie formelle du Royaume-Uni de l’UE. Dimanche, le négociateur britannique sur le Brexit, David Frost, a fait état de « progrès » ces derniers jours.

« CONDITIONS AUSTRALIENNES »

Trois sources diplomatiques au sein du bloc ont rapporté lundi que des progrès avaient été accomplis sur les textes juridiques, mais pas sur la pêche, la gouvernance et les règles d’une concurrence équitable qui demeurent les principales pommes de discorde.

« La Grande-Bretagne a des choix à faire » si elle veut un accord, ont-elles dit, soulignant que les négociateurs n’avaient toujours pas trouvé de solutions mutuellement acceptables sur ces trois sujets.

Le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, a déclaré sur Twitter que les discussions avec son homologue britannique se poursuivaient.

« Nous restons déterminés, patients, respectueux. Nous voulons que notre future coopération soit ouverte mais équitable dans tous les domaines », a-t-il tweeté.

Un haut responsable de l’UE a estimé pour sa part qu’il était « extrêmement tard » pour sceller un accord et qu’il « pourrait être déjà trop tard » pour le mettre en place avant 2021.

Dans un communiqué, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a dit pour sa part qu’il n’accepterait aucune proposition mettant en danger la souveraineté de son pays.

« (…) Nous n’accepterons aucune proposition dans les négociations qui porterait atteinte à notre statut de pays souverain et indépendant et si l’UE ne respecte pas la souveraineté du Royaume-Uni, nous partirons aux conditions australiennes et le Premier ministre est convaincu que nous réussirons », écrit le 10, Downing Street.

L’évocation régulière par le Premier ministre britannique de « conditions australiennes » est une façon détournée d’évoquer un « no deal », les relations entre l’UE et l’Australie étant globalement régies par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

(Padraic Halpin à Dublin, James Davey et Elizabeth Piper à Londres, Gabriela Baczynska à Bruxelles et Guy Faulconbridge à Londres; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot et Henri-Pierre André)

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