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Le Royaume-Uni élève le ton contre la France sur la pêche

par Elizabeth Piper et Michel Rose

ROME (Reuters) – Le Royaume-Uni a élevé le ton contre la France sur la question de la pêche samedi, le Premier ministre Boris Johnson n’excluant pas d’adopter des sanctions commerciales la semaine prochaine, tandis que son ministre du Brexit, David Frost, s’en prenait vivement à Paris.

Boris Johnson, qui accueille le sommet des Nations unies sur le climat la semaine prochaine, a réaffirmé qu’il ne voulait pas que cette querelle avec Paris compromette le sommet des 20 principales économies mondiales (G20) à Rome, considéré comme un tremplin pour obtenir davantage d’engagements pour la COP26 à Glasgow.

Mais une série de déclarations très critiques a montré que Londres n’entendait nullement faire profil bas au sujet de la pêche, un des sujets qui empoisonnent les relations entre le Royaume-Uni et la France, et plus largement l’Union européenne, depuis que le Brexit est devenu effectif.

David Frost a notamment jugé « très dérangeante » et « très problématique » une lettre envoyée par le Premier ministre français, Jean Castex, à l’UE, appelant le bloc à démontrer qu’il y a « plus de dommages à quitter l’UE qu’à y rester ».

Dénonçant lui aussi la « rhétorique du gouvernement français » sur la pêche lors d’un entretien avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Rome, Boris Johnson a promis de défendre les intérêts de son pays face au « menaces injustifiées » de Paris.

« S’il y a une violation du traité ou si nous pensons qu’il y a une violation du traité, alors nous ferons ce qu’il faut pour protéger les intérêts britanniques », a déclaré le Premier ministre à la chaîne Sky News.

Prié de dire s’il excluait de prendre des mesures de rétorsion dans le cadre dit de l’Accord de Commerce et de Coopération, il a répondu: « Non, bien sûr, je n’exclus pas cette possibilité. »

« Mais je pense que tout le monde souhaite voir une coopération entre les alliés européens, et (le président français) Emmanuel Macron et moi partageons une perspective commune, à savoir que le changement climatique est un désastre pour l’humanité », a-t-il ajouté.

Le départ de la Grande-Bretagne de l’UE l’année dernière a aggravé les tensions avec la France, et les négociations sur les droits de pêche, dont l’impact économique est limité, se sont avérées longues et difficiles avant même que la Grande-Bretagne ne quitte le bloc.

COUP DE POING

Emmanuel Macron a franchi une nouvelle étape vendredi dans ce conflit en mettant en doute la « crédibilité » de la Grande-Bretagne et en l’accusant de vouloir modifier certaines parties d’un traité signé l’an dernier, notamment sur les droits de pêche.

À Rome, Emmanuel Macron et Boris Johnson ont fait mine d’échanger un coup de poing, mais n’ont pas semblé se parler pendant la traditionnelle « photo de famille » des dirigeants du G20. Ils doivent se rencontrer brièvement dimanche en marge du sommet.

La France reproche depuis de longs mois au Royaume-Uni d’avoir délivré à ses pêcheurs un nombre de licences insuffisant pour accéder aux eaux britanniques au vu des engagements pris par Londres à l’égard de l’Union européenne dans les accords encadrant le Brexit.

« Nous avons cherché à travailler avec le gouvernement français pour délivrer davantage de licences de pêche, nous sommes prêts à poursuivre ce travail », a rétorqué samedi le porte-parole de Boris Johnson.

Paris a annoncé mercredi un premier train de mesures de représailles contre le Royaume-Uni qui entreront en vigueur mardi si la position de Londres n’évolue pas.

L’immobilisation d’un chalutier britannique au Havre depuis jeudi pour avoir pêché selon la France sans autorisation dans les eaux nationales a également mis de l’huile sur le feu.

A quelques mois de l’élection présidentielle, pour laquelle Emmanuel Macron devrait briguer un nouveau mandat, certains responsables britanniques estiment que le chef de l’Etat adopte une ligne dure sur la pêche afin de séduire son électorat.

De la même manière, certains diplomates européens considèrent que Boris Johnson adopte également une position ferme pour flatter les partisans du Brexit.

Une source diplomatique française a déclaré toutefois samedi à Reuters qu’Emmanuel Macron partageait l’objectif de Boris Johnson d’apaiser les tensions.

« Le président est dans cette logique de dire qu’il est pour l’apaisement mais en même temps il ne peut pas faire comme si il n’y avait pas du côté britannique un retour sur l’engagement qu’ils ont pris », a déclaré cette source.

« Le Brexit est encore une fois un choix souverain qu’on respecte. Ça a été négocié pendant des années. Les accords ont été signés, maintenant il faut appliquer ces accords. Quand on signe un papier, on s’y engage. »

(Reportage Elizabeth Piper, avec Michael Holden à Londres et Michel Rose à Rome, version française Jean-Michel Bélot et Tangi Salaün)

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