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Verkor réunit les 2 milliards d’euros nécessaires à sa gigafactory

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) – Verkor a annoncé jeudi avoir sécurisé plus de deux milliards d’euros de financements pour la construction de sa gigafactory de batteries électriques à Dunkerque (Nord), grâce notamment à une augmentation de capital marquée par l’arrivée au tour de table de fonds d’infrastructure et d’assureurs.

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Ces financements se composent de 850 millions d’euros de capital – la plus importante levée de fonds pour une start-up de la « French tech », selon l’Elysée – à laquelle s’ajoutent 600 millions d’euros de prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) et 650 millions d’euros de subventions publique françaises, en attente du feu vert de la Commission européenne.

« Deux milliards d’euros pour l’usine de batteries électriques de Verkor à Dunkerque. Avec le soutien de France 2030 et de l’Union européenne, c’est un nouveau record pour une startup française », s’est réjoui sur X (anciennement Twitter), le président français, Emmanuel Macron.

Le cofondateur et directeur de la clientèle de la start-up grenobloise avait dit à Reuters, la semaine dernière au salon de l’automobile de Munich, qu’il s’attendait à boucler prochainement la première tranche du plan de financement prévu pour la gigafactory de Dunkerque – l’un des quatre sites de la « vallée de la batterie » qui doit voir le jour dans le Nord de la France.

La gigafactory de Verkor doit créer 1.200 emplois directs et 3.000 emplois indirects, et démarrer sa production mi-2025. Elle affichera une capacité de production initiale de 16 GWh par an, dont 12 pour Renault.

« Ce financement international consolide nos perspectives à long terme et, avec l’engagement renouvelé de nos partenaires existants, nous sommes désormais en bonne voie pour devenir l’un des principaux fabricants européens de batteries », a déclaré le directeur général de Verkor, Benoit Lemaignan, cité dans un communiqué.

« Il nous met désormais pleinement dans l’action et dans les opérations et nous permet de réaliser maintenant ce qui était le projet quand nous avons créé la société il y a trois ans », a-t-il ajouté à Reuters.

ARRIVÉE DE MACQUARIE, MERIDIAM ET SEPT ASSUREURS

A l’issue de l’augmentation de capital, le fonds australien spécialisé dans les infrastructures Macquarie et son homologue français Meridiam deviendront les deux principaux actionnaires de Verkor.

L’opération est également marquée par l’entrée du Fonds Stratégique de Participations (FSP), alliance de sept compagnies d’assurance françaises qui détient une dizaine de participations, surtout dans des acteurs industriels innovants, et par l’arrivée du groupe de transport maritime CMA CGM aux côtés d’actionnaires hitoriques comme Renault ou Bpifrance.

Renault, soutien de Verkor dès les premiers pas du groupe, a également participé à la levée de fonds, mais verra cependant dans cette nouvelle phase sa présence au capital diluée, passant de 24% à 10%. Le groupe au losange devrait conserver un siège au conseil d’administration du fabricant de batteries, a précisé une source proche du constructeur automobile.

Le FSP, géré par la société de gestion de portefeuille ISALT, regroupe pour sa part sept assureurs: BNP Paribas Cardif, CNP Assurances, Crédit Agricole Assurances, Groupama, BPCE Assurances, Société Générale Assurances et Suravenir.

Sa présence doit notamment aider à garantir un ancrage français durable de Verkor.

« L’objectif du FSP est de déployer des montants significatifs, sur la durée, ce qui permet de stabiliser le capital des entreprises », a expliqué à Reuters la directrice générale d’ISALT, Patricia Salomon.

Les fonds d’infrastructure et les assureurs apportent aussi une vision à long terme indispensable pour des projets industriels structurants comme celui de Verkor, encouragés par les pouvoirs publics pour faire face aux défis de la sortie des motorisations thermiques et de la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’Asie sur les technologies électriques.

« Il faut avoir des actionnaires de long terme, qui sont prêts à s’engager sur la durée nécessaire pour de tels projets », a déclaré Nicolas Dubourg, président d’ISALT et directeur général du FSP.

(Reportage Gilles Guillaume, avec Nick Carey, édité par Jean Terzian)

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