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Le général Abdourahamane Tchiani proclamé chef de l’Etat au Niger

Les militaires au pouvoir au Niger, depuis le coup d’Etat qui a déposé le président Mohamed Bazoum, ont annoncé vendredi la suspension de la Constitution ainsi que la dissolution des institutions du pays, tandis que le général Abdourahamane Tchiani, qui s’était auto-proclamé chef du nouveau « conseil de transition », devient chef de l’Etat.

« Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie est le chef de l’Etat. Il représente l’Etat du Niger dans les relations internationales », ont déclaré les militaires dans un communiqué.

Plus tôt dans la journée, le nouvel homme fort du Niger, qui dirigeait depuis 12 ans la garde présidentielle et que le président Bazoum avait, semble-t-il, l’intention d’écarter, a justifié dans une allocution une nouvelle fois son coup de force par la « détérioration de la situation sécuritaire » dans le pays.

Il a aussi critiqué le manque de coopération des autorités déchues avec les juntes au pouvoir au Mali et au Burkina Faso voisins, les trois pays formant l’épicentre de l’insurrection djihadiste dans la région du Sahel.

Le général Abdourahamane Tchiani n’a pas évoqué explicitement les relations avec l’armée française, qui lutte depuis une décennie contre les groupes liés à Al Qaïda et à l’Etat islamique et qui s’est repliée vers le Niger après avoir été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les dirigeants militaires issus de coup d’Etat, sur fond de rapprochement avec la Russie.

Le chef de la milice paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a d’ailleurs salué le putsch au Niger, le présentant comme un aboutissement de « la lutte du peuple du Niger contre ses colonisateurs ».

CONDAMNATION D’EMMANUEL MACRON

Le président français Emmanuel Macron s’est pour sa part dit déterminé à oeuvrer au rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.

« La France condamne absolument avec la plus grande fermeté ce coup d’état militaire contre un dirigeant démocratiquement élu », a dit le chef de l’Etat pendant une conférence de presse en Papouasie-Nouvelle-Guinée retransmise par l’Elysée.

Emmanuel Macron a appelé à la libération du président Mohamed Bazoum, retenu par les putschistes, et à la restauration de l’ordre constitutionnel, promettant d’oeuvrer en ce sens avec les dirigeants ouest-africains.

« Ce coup d’état est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger et pour toute la région », a estimé le président français.

« Nous soutenons les organisations régionales, en particulier la Cédéao, dans les décisions de médiation ou de condamnation et de sanctions à l’égard des putschistes », a ajouté Emmanuel Macron, précisant s’être entretenu avec les présidents du Nigeria, Bola Tinubu, et du Bénin, Patrice Talon.

Le Quai d’Orsay a appuyé les propos du président français dans un communiqué publié vendredi.

« Le Président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu par le peuple du Niger, est le seul Président de la République du Niger. La France ne reconnaît pas les autorités issues du putsch mené par le général Tchiani », indique le communiqué du Quai d’Orsay.

« Nous réitérons dans les termes les plus fermes les demandes claires de la communauté internationale appelant à la restauration sans délai de l’ordre constitutionnel et du pouvoir civil démocratiquement élu au Niger », peut-on également lire.

L’Union européenne a également condamné « avec la plus grande fermeté le coup d’Etat au Niger » dans un communiqué publié vendredi.

« Toute rupture de l’ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l’UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire », prévient l’Union européenne.

La société française Orano, qui exploite des mines d’uranium au Niger, a indiqué de son côté dans un communiqué que ses activités « se poursuivent » depuis le coup d’Etat à Niamey, tout en précisant qu’une « attention particulière » est apportée à la sécurité des personnels et des sites.

« L’uranium en provenance du Niger couvre moins de 10% de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises », précise Orano, ajoutant que le Niger ne représente que 4% de la production mondiale d’uranium.

La France dispose d’environ 1.500 soldats au Niger et d’une base aérienne. Les Etats-Unis y opèrent aussi une importante base de drones qui patrouillent notamment le long de la frontière avec la Libye.

(Rédigé par Tangi Salaün et ZHifan Liu, avec Benjamin Mallet et Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault, Kate Entringer et Camille Raynaud)

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