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Le pape François à Marseille pour mettre en lumière la crise des migrants

Le pape François a déclaré vendredi que porter secours aux migrants risquant de se noyer représentait un « devoir d’humanité » et que ne pas le faire était un « acte de haine ».

François, qui effectue une visite de deux jours à Marseille, s’exprimait à l’occasion d’un moment de recueillement devant le mémorial des marins et migrants disparus en mer, proche de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde.

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« Nous ne pouvons pas nous résigner à voir des êtres humains traités comme des monnaies d’échange, emprisonnés et torturés de manière atroce », a dit le pape. « Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence. »

« Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation! », a ajouté le souverain pontife.

Certaines ONG ont reproché aux gouvernements d’empêcher certains de leurs bateaux de quitter les ports de la Méditerranée pour des raisons qui sont, selon elles, injustifiables.

L’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, a déclaré que les « institutions politiques » commettaient un « crime aussi grave » que ceux qui s’adonnent au trafic de migrants lorsqu’ils empêchent les secouristes d’intervenir.

« Souvent, ils vous empêchent de partir car, disent-ils, il manque quelque chose sur le navire. (…) Ce sont des actes de haine contre leurs frères », a dit François quelques instants plus tard. « Merci pour tout ce que vous faites. »

Ni le pape ni l’archevêque de Marseille n’ont nommé de gouvernement durant l’événement, qui rappelait la visite de François en 2013 à Lampedusa, trois mois après son élection, où il avait condamné la « mondialisation de l’indifférence » après avoir rendu hommage aux migrants morts en mer.

Ce déplacement papal à l’occasion des Rencontres méditerranéennes survient alors que près de 10.000 migrants sont arrivés la semaine dernière sur l’île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie.

La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a estimé que la crise migratoire ne concernait pas uniquement les pays accueillant les arrivants, mais tous les Etats membres de l’Union européenne.

François a souvent plaidé pour une répartition des migrants entre les 27 pays de l’UE et qualifié leur exclusion de « scandaleuse, dégoûtante et pécheresse », suscitant les critiques de certaines personnalités politiques, notamment en France.

« Il se comporte comme un homme politique, ou comme le chef d’une ONG, et non comme un pape », a dit à Reuters Gilles Pennelle, directeur général du Rassemblement national, pour qui la question migratoire était un problème politique.

La visite a aussi été commentée par la gauche française, favorable à un large accueil des migrants.

« Si Emmanuel Macron peut ouvrir ses oreilles au message que délivre le pape François sur les migrants, ça serait une bonne nouvelle mais il n’en prend pas du tout le chemin », a ainsi jugé sur LCI la députée La France insoumise Clémentine Autain.

Le souverain pontife de 86 ans, qui se déplace en fauteuil roulant, a été accueilli à son arrivée à Marseille par Jean-Marc Aveline et la Première ministre, Elisabeth Borne.

Le président français Emmanuel Macron doit rencontrer le chef de l’église catholique à deux reprises lors de son séjour à Marseille et assister à une messe célébrée samedi après-midi au stade Vélodrome, en présence de quelque 60.000 fidèles.

(Avec la contribution de Layli Foroudi, Michel Rose à Paris, et Alvise Armellini à Rome, rédigé par Camille Raynaud et Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)

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